L’histoire de Steeve Jobs et d’Apple au cinéma
C’est à chaud que je vous écris ce soir sur le film « Jobs ». Après le succès du Social Network, il semble que la culture web fasse de plus en plus partie de notre Histoire.
En effet, j’ai étudié le « e-business » sur le tard, suite à une formation d’historienne/politicienne, qui n’a fit que combler mes velléités sur la connaissance technique. Un de nos professeur nous avait évoqué longuement l’histoire de Steeve Jobs, avant même son décès, et je me souviens en avoir été passionnée.
J’étais excitée à l’idée de la sortie du film, tant je fus bluffée par la ressemblance d’Ashton Kutcher, avec les images d’archives que j’avais pu voir à l’époque.
Jobs : l’histoire d’un homme, mais pas seulement
Ma curiosité a été pleinement satisfaite. Le film est bon, si on part du principe que c’est un biopic, plus informatif que divertissant.
D’un point de vue historique et culturel, Jobs est fantastique mais il faut s’intéresser aux ordinateurs et à leur histoire. Et oui, disons-le, c’est l’histoire d’une bande de geek (au sens propre : passionnés), un film de garçons, finalement !
Il reprend correctement les étapes de la vie de Steeve Jobs, mais surtout de son entreprise, Apple. Son leitmotiv ? Faire de l’informatique une « extension » de l’être humain. Imaginez comme c’était farfelu à cette époque ! Et pourtant, aujourd’hui… Si le film ne devait se résumer qu’en un mot, ce serait sans doute : motivation.
Je ne suis pourtant pas si naïve, j’ai bien conscience que le film est sans doute aseptisé, mais le fond est là.
Si le succès de ce « self made man » fut au rendez-vous, la vie privée de Jobs n’apparaît pas si épanouissante. Jongler entre intérêts personnels, relations amicales et professionnelles fut certainement sa plus grande difficulté face aux jeux de pouvoir qui se dessinaient petit à petit contre lui…
Et que dire du choix que l’on nous ressasse encore aujourd’hui, entre le profil « carriériste » qui ne compte pas ses heures, et le profil « au foyer », qui sacrifie tout pour la famille ? Steeve Jobs a fait le sien, si cruel qu’il puisse paraître. Enfin, d’un certain point de vue.
Le tout est très instructif et permet de prendre un certain recul sur le monde d’aujourd’hui, et sur la notion de « persévérance ».
Une histoire de pouvoir qui reflète une réalité sociétale
Jobs est une histoire de pouvoir. Cela pousse à confirmer que dès qu’un projet est prometteur, on croit en son potentiel et au rêve qu’il suscite. Une fois lancé, on croit bien plus au pouvoir de l’argent qu’il génère, l’un prenant le pas sur l’autre… C’est ce que l’on appelle tout bonnement : « le business« .
Tant que vous générez du profit, on vous porte aux nues… Mais si l’échec se profile ou que vous coûtez trop cher, le pouvoir passe la main aux actionnaires qui vous vouent aux gémonies. C’est exactement ce qui est arrivé à Steeve Jobs, et ce qui arrive sans doute à bon nombre de créateurs qui n’ont pas eu sa chance de revenir sur le devant de la scène.
Mais même si on sent ce chef d’entreprise solitaire, directif et intransigeant, on ne peut qu’être compatissant face à l’humiliation qu’il subit, de la part de ses pairs. Je vous rassure, malgré tout : « tout est bien qui finit bien » !
L’ensemble de ces éléments nous rappelle forcément à notre propre situation, soit parce qu’on y trouve des ressemblances, soit parce qu’on se dit qu’ »on n’est finalement pas si mal« . Dans tous les cas, cette histoire est un exemple de réussite, un exemple d’espoir pour tous ceux qui ont des idées.
Une nouvelle Histoire : technologique, industrielle & culturelle
L’ambition de Jobs ? Créer une nouvelle ère. Sa motivation : proposer un produit nouveau, « Une Révolution », l’ordinateur. Rappelons-nous tout de même que l’histoire commence au coeur des années 1970 et que Jobs est un hippie frugivore, que la plupart des gens qualifieraient aujourd’hui « d’illuminé »… Pour d’autres, de « génie ».
Mais Jobs est avant tout un grand manager, un « donneur » d’idées (si j’ose m’exprimer ainsi). Si l’idée technologique ne vient pas de lui mais de son ami Steve Wozniac, l’histoire qui rend le produit indispensable (ce qu’on appelle dans le jargon le storytelling), c’est lui. En plus de la fibre commercial, il a l’étoffe du du communiquant qui bouscule ses équipes pour en tirer le meilleur. C’est la définition même du dirigeant.
En parallèle, vous verrez aussi dans le film l’évolution de la marque : de la création du nom au premier ordinateur, en passant par le fameux « Mac« . C’est une page d’Histoire qui s’ouvre avec Jobs, qui nous fait entrer doucement, dans l’ère du numérique. S’il est précurseur, il n’est pas le seul acteur de cette évolution : IBM, Dell, Microsoft étaient aussi de la partie…
Bref, c’est l’Histoire contemporaine, comme le montre ce reportage :
Mon avis sur Jobs
J’ai aimé :
- Reproduction fidèle des étapes de la naissance d’Apple
- La ressemblance troublante des acteurs avec Jobs et ses confrères de l’époque
- On se sent concerné par la naissance de cette Révolution et on sent que malgré nous… nous en faisons partie
J’ai moins aimé :
- Dommge que les batailles avec IBM et surtout avec Microsoft n’aient été que suggérées
- Le film s’arrête trop tôt… J’aurais voulu voir ce qui se passe « après », quitte à raccourcir certains passages
- Un titre comme « La naissance d’Apple » aurait été moins marketing, mais plus représentatif de ce qui est dépeint par le film
Pour continuer sur cette lancée, à quand un film sur Bill Gates, ou Larry Page ?