Mon avis sur RESISTE : mais comment résister ?

Mon avis sur RESISTE : mais comment résister ?
Une énième comédie musicale…la qualité sera-t-elle au rendez-vous ? « Résiste » propose une sorte de biopic sur l’adolescence de France Gall. Ses chansons, et celles de Michel Berger rythment les péripéties de la jeune femme qui évolue dans le monde de la nuit, avec un père patron d’une discothèque. Elle vit tout dans cet environnement festif et décalé, connait l’amour, l’amitié, et un drame qui changera à jamais sa vision de la vie.
Une bonne initiative que de revisiter ce tandem culte de la chanson française à travers un musical spectaculaire !
Mon avis sur « Résiste »
Donner un avis objectif sur ce spectacle est assez compliqué lorsque l’on est un fan inconditionnel de France Gall & Michel Berger !
Cependant, il faut reconnaître que la troupe met en lumière ce répertoire avec un talent exceptionnel ! Les chansons sont bien sûr reprises par un véritable orchestre, une vingtaine de danseurs et danseuses évoluent grâce des chorégraphies fantastiques, et on est ébloui par la scénographie très visuelle et colorée.
Ces chansons cultes n’ont jamais été aussi bien remises au goût du jour. Un show de près de 3h, avec des moyens à l’américaine, il n’en fallait pas moins pour contenter les exigences de F. Gall et exploiter les possibilités de cette salle géante qu’est le palais des sports !
Maman, si tu voyais ma vie…
On sent dès les premières minutes l’implication personnelle de F. Gall dans ce spectacle démesuré. Elle raconte son histoire elle-même à travers de petits apartés en image, ce qui permet bien sûr à la troupe de passer au tableau suivant. Une conversation avec sa petite fille, des photos sur une table, elle explique avec tendresse comment elle a grandi au milieu de cette fête perpétuelle et ses rencontres.
Sympathique mais léger quand l’on sait tout ce qu’elle a vécu, ce n’est que petite partie de sa vie, on aurait aimé en savoir un peu plus, mais le speach se cale sur le spectacle bien évidemment… On retrouve également beaucoup d’elle dans les choix de casting, et bien sûr dans la chanteuse principale qui l’incarne, blonde, le rythme dans la peau et une voix quasi-similaire, France Gall s’est certainement reconnue en elle, tend la ressemblance est telle…
Elles sont cependant 3 chanteuses et 3 chanteurs à incarner ces chansons, ce qui laisse une bonne marge de fantaisie, chacun y pose son « groove » et c’est tant mieux !
Des choix de chansons et un hommage vibrant à M. Berger
Mise à part les grands classiques, on retrouve certaines chansons plus méconnues du répertoire de France Galle. Une bonne idée, mais peut être au détriment de certains titres cultes.
Entre autre, j’ai été un peu déçu de ne pas retrouver « Evidemment », « Babacar », ou encore « Poupée de cire, poupée de son », ce dernier titre ayant marqué un tournant clé dans sa carrière en lui faisant gagner l’eurovision. Une affaire certainement de copyrights, et bien sûr d’histoire car les chansons sélectionnées correspondent aussi à certaines périodes de sa vie.
J’ai apprécié les clins d’œil à Michel Berger durant le spectacle. Avec l’incontournable « groupie du pianiste », le show est à son comble : un mouvement de foule se crée, et de nombreux spectateurs rejoignent les bords de la scène pour incarner eux-mêmes les groupies du pianiste ! On est tenté de les suivre tant ses chansons sont « incarnées, écrites, et rythmées ». Acrobaties des danseurs, chorégraphies de folie, calquées au millimètre, un moment fort du spectacle qui ne peut laisser indifférent.
Egalement, un beau moment d’émotion avec un tableau décalé tout en ombres végétales, laissant transparaître uniquement un danseur improvisant une chorégraphie aérienne sur un titre assez mélancolique de Michel Berger, « un dimanche au bord de l’eau ».
On passe par toutes les émotions avec ce show titanesque, mais qui s’adresse à une public bien précis. Les fans des 80’s se reconnaîtront dans l’histoire de F. Galle mais aussi dans toutes ces chansons qui ont bercé l’enfance et l’adolescence de cette génération. Une époque regrettée où soufflait un vent de liberté musicale, un spectacle empreint de nostalgie, qui – à mon avis – ne peut plaire qu’à une certaine tranche d’âge, malgré la modernisation des chansons et l’indéniable travail chorégraphique qui est proposé.